Justification politique du développement économique
local
Il n'est pas difficile de justifier la politique du développement
économique local: les hommes politiques aspirent à la légitimité. Or
la prospérité économique fait partie des constituants principaux de
la légitimité. Au niveau des localités, la prospérité économique
est garantie par les emplois de la communauté, quoique dans certains
cas, des sources extérieures à celle-ci, (par le biais de mesures
gouvernementales ou de l'emploi de travailleurs migrants) constituent un
apport plus important que l'emploi au sein de la communauté locale.
D'une manière ou d'une autre, les politiciens ont un vif intérêt à
se soucier de la création de nouveaux emplois. Ce peut être l'affaire
du gouvernement lui-même. Mais étant donné que les fonds publics se
font de plus en plus rares dans la plupart des régions, la création
d'emplois est une tâche qui revient au secteur privé.
Considérons ensuite les grandes tendances des années 1980 et 1990,
à savoir l'abandon par le gouvernement central de la politique
industrielle et des autres politiques étatiques de développement. Dans
un contexte d'ajustement structurel et de prédominance de concepts
néo-libéraux en matière d'administration économique, les politiques
d'intervention ponctuelle telles que la politique industrielle, furent
sévèrement critiquées, entraînant une diminution de leur application
ou leur disparition graduelle. Ces évènements ont cependant laissé
place à des déficiences dans toutes les régions où le marché n'est
pas parfait, c'est à dire à peu près partout. Cela nous ramène au
premier argument: les acteurs locaux ont dû intervenir afin d'assurer
leur légitimité. Il paraît improbable qu'une élection basée sur un
programme strictement néo-libéral et non interventionniste connaisse
un succès au niveau des localités.
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